
Avec
Tom Hanks, Halle Berry, Jim Broadbent
Année :
2013
Pays :
États-Unis, Allemagne, Singapour, Hong-Kong
Durée :
165 min
Genre :
Drame, Science-Fiction, Thriller
Production :
Warner Bros. Pictures
Synopsis
Le film Cloud Atlas est l’adaptation du roman éponyme de David Mitchell, en VF La Cartographie des nuages. A travers une histoire qui se déroule sur 5 siècles dans plusieurs espaces-temps, des êtres se croisent et se retrouvent d’une vie à l’autre, naissant et renaissant successivement. Leurs décisions auront des conséquences sur leur parcours dans le passé, le présent et l’avenir lointain. Un seul acte suffit à entraîner des répercussions pendant plusieurs siècles et à provoquer une révolution.

LA CRITIQUE
J’aurais envie de comparer le visionnage de Cloud Atlas au montage d’un meuble IKEA mais sans notice et sans outils. Pour quelqu’un de bricoleur et d’habitué ça passera et pour les autres…ben vous repasserez…Il m’a laissé moi-même assez perplexe sur le coup, surtout la 1ère demie-heure.
Déjà il faut savoir que Cloud Atlas est un film à sketches, plusieurs segments réalisés par 3 réalisateurs différents. L’originalité, la nouveauté et surtout la prouesse de ce film résident dans son montage. Au lieu d’avoir les films qui s’enchaînent basiquement, ici les scènes s’entremêlent avec à chaque fois un point de bascule logique et bien pensé (notamment la narration de chaque histoire par le protagoniste de la précédente), le tout dans une belle cohérence visuelle et narrative. Un véritable travail d’équipe.
Les réalisateurs sont des amoureux du cinéma de genre et nous le prouvent. Chaque segment correspond à un genre différent : du thriller 70’s en passant par la comédie, l’action, la science-fiction jusqu’à la dystopie totale. Pas le temps de s’emmerder.



Le casting est bien trouvé. Voir Hugh Grant complètement à contre emploi dans un rôle de cannibale-trancheur-de-tête est tout simplement jouissif. Je ne comprends pas pourquoi il ne fait pas la même chose dans Bridget Jones. Il y a des trucs comme ça des fois… Bref, un Tom Hanks en quête de rédemption, un Hugo Weaving en enfoiré de service comme il sait bien le faire sans oublier la belle Halle Berry, Ben Whishaw ou Jim Sturgess, deux acteurs qui montent, qui montent… rien à redire. Les acteurs jouant chacun une multitude de rôles, il y a un côté presque ludique à essayer de retrouver qui est qui. Et comme pour un jeu, les réalisateurs nous donnent les réponses dans le générique de fin. “Ah mais c’était donc lui…!”.
Pour chaque personnage, un genre sexuel différent. Pour chaque personnage, un groupe ethnique différent. Une sorte d’hymne à la beauté de l’humanité, à sa diversité, à l’égalité entre les êtres, à l’amour. Sèche tes larmes cher lecteur.
Cette multiplication des rôles pour chaque acteur permet d’aborder les thèmes mystiques chers aux Wachowski tel que la réincarnation, la survie de l’âme à travers le temps, les époques et son évolution, notamment avec les différents personnages joués par Tom Hanks. Il sera un tueur pervers et sans pitié au XIXe siècle pour finir plusieurs centaines d’années plus tard en héros sauveur de l’humanité. Chaque rencontre, chaque évènement, échec, prise de conscience et révolutions laissent donc une empreinte dans la mémoire de l’âme humaine. Tout a un sens…et des conséquences. (L’effet papillon tu connais…? oui vu comme ça, ça peut faire peur)Au final, on en revient toujours à un thème récurrent chez les Wachowski, la destinée (non pas la chanson de Guy Marchand…) et la foi dans l’humanité. Matrix, V for Vendetta en sont de parfaits exemples. Personnellement, ce sont des thématiques qui me touchent également donc je valide.
Scénario mis à part, Cloud Atlas est simplement beau. La photographie extrêmement léchée, les effets spéciaux à couper le souffle. Gros travail de maquillage malgré certains traits à la limite de la caricature qui ne cadrent pas forcément avec le reste. Egalement à noter une BO épique qui donne beaucoup d’intensité aux images.
Après l’échec commercial de Speed Racer, on pouvait s’attendre à quelque chose de plus convenu mais ils nous livrent là une oeuvre personnelle, complexe et intelligente, ce qui est assez rare avec un blockbuster à 100 millions de dollars pour être souligné. A la 1ère projection, on peut éprouver une certaine difficulté à rentrer dans l’histoire mais une fois que l’on a plus ou moins compris le principe, la structure du film et où voulaient en venir les réalisateurs, on est happé par l’histoire et impossible de s’en défaire. Cloud Atlas fait réfléchir, il fascine et en met plein la vue. Un second visionnage vous permettra sans doute d’en saisir toutes les subtilités. Vous l’aurez compris, j’ai aimé.
FONZI
Un film total d’une ambition folle, mais qui vous emporte comme le flux vital qu’il décrit. Avec une durée de près de 3 heures et un nombre de personnages hors-norme, ce blockbuster passionnant de bout en bout est un pari réussi pour les Wachowski dans une industrie du cinéma de plus en plus formatée. Sans être aussi philosophique, cosmique ou mystique que 2001: A Space Odyssey, son illustre et désincarné aîné, Cloud Atlas parvient à transcender l’épopée généalogique et à faire vibrer ce qu’il y a de meilleur en nous : la capacité à changer sa propre nature grâce à l’amour de l’autre.
Ha ! Content de voir que quelqu’un d’autre que moi a trouvé ce film bandant (je plains d’ailleurs la personne qui était devant moi, éclaboussée à la fin de la projection) !!!!
Avec « Django », « Le Mur invisible », « Antiviral » et « Camille Claudel 1915 », c’est selon moi un des films de ce début d’année !!
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C’est vrai que ce film a un peu divisé les spectateurs, ça fait partie de son charme 🙂
Des 4 films que tu cites, je n’ai vu que Django que j’ai vraiment adoré ! Un film diablement efficace. Je tâcherai de voir les autres ! même si le Camille Claudel avec Binoche est celui qui me tente le moins…