
Avec
Jessica Chastain, Nikolaj Coster-Waldau
Année :
2013
Pays :
Espagne, Canada
Durée :
100 min
Genre :
Horreur
Production :
Toma 78, De Milo
Grand prix du jury, prix du public et prix du jury jeunes au Festival du film fantastique de Gérardmer 2013
Synopsis
Il y a cinq ans, deux sœurs, Victoria et Lily, ont mystérieusement disparu, le jour où leurs parents ont été tués. Depuis, leur oncle Lucas et sa petite amie Annabel les recherchent désespérément. Tandis que les petites filles sont retrouvées dans une cabane délabrée et partent habiter chez Lucas, Annabel tente de leur réapprendre à mener une vie normale. Mais elle est de plus en plus convaincue que les deux sœurs sont suivies par une présence maléfique…

LA CRITIQUE
Ce film, j’aurais dû le voir à Gérardmer durant notre périple geekesque de février 2013. Malheureusement, l’engouement était tel pour cette « micro » production de 15 millions de pépètes que nous n’avions pas pu décrocher une seule place. Mamá avait créé le buzz au sein de la station vosgienne et nous n’étions pas au rendez-vous. Ce phénomène et le résultat du festival annonçaient du très lourd.
Alors ce film mérite-t-il l’engouement que lui a offert la communauté geek réunie à Gérardmer ? Je vais peut être me faire lincher, mais je dirais que non. Pourtant il a tout pour ne pas décevoir. Il faut rappeler que le maestro Guillermo Del Toro est à la production. D’ailleurs je n’ai moi-même pas été vraiment déçu. Tous les ingrédients d’une bonne prod’ sont présents.
D’emblée, et c’est un élément essentiel à mes yeux, le concept est solide. Toute l’histoire tourne autour de la relation mère-enfant. Le réalisateur et son scénariste s’y tiennent jusqu’au bout ce qui est assez rare dans les productions de genre. Nos camarades veulent donner du sens à leur film et ils y parviennent à merveille.



Pour soutenir ce concept et le distiller, face à nos regards inquisiteurs mais ô combien plein d’espérance, quoi de mieux que la structure dont je parle à chacune de mes interventions, à savoir la structure en 3 actes. Le scénariste a bien suivi ses cours et nous propose efficacement une intro qui accroche et 3 segments au ventre un peu mou ont pu dire certains. Je ne suis d’ailleurs pas tout à fait en accord là-dessus car à mon sens le problème de la seconde partie n’est pas là. On en reparle un peu plus bas.
L’histoire étant bien écrite, les acteurs ont eu de quoi s’épanouir. Les rôles de chacun sont bien définis. Chaque personnage est clairement identifié et caractérisé. Les gosses jouent merveilleusement bien. Ce sont d’ailleurs les meilleurs personnages du film. Ils le soutiennent parfaitement.
A l’image du « classicisme » du scénario, Andrés, sans chercher à tout détruire, reprend les codes du genre en opposant une mise en scène sobre pour le quotidien et une réalisation plus pêchue et originale pour les passages fantastico-poético-flippants. Le réalisateur fait ça bien. Le cahier des charges est rempli. Il en va de même pour la bande son et la photo. Je ne m’étalerai pas sur cette tartine que vous connaissez sûrement très bien car tout le monde connait le savoir-faire technique et éprouvé de nos camarades outre-manche.
J’entends déjà certains me dire à ce stade de l’article « Mais merde Valgur t’as aimé ou pas ? Arrête de tourner autour du pot de Nutella » (je suis en forme aujourd’hui). Ok ok je vous dis ce que je pense vraiment.
J’ai apprécié ce film… mais en espérais un peu plus. L’histoire se tient certes mais le concept est malheureusement un peu trop survolé. La prédominance des séries télé dans notre univers audiovisuel est peut être la source de ce problème. Je vous explique.
La relation qui doit se développer dans la deuxième partie du film entre la rockeuse Anabel (Jessica Chastain), qui doit se coltiner des gosses alors qu’elle en veut pas, et les 2 petites (Megan Charpentier et Isabelle Nélisse) ne fonctionne pas terrible. Mais ce second segment n’est pas mou. Il n’est simplement pas suffisamment approfondi. Il est vrai que les évolutions précises et approfondies qu’on a désormais l’habitude d’apprécier sur des séries sont difficiles à reproduire sur un segment d’une demi-heure. Du coup, ce qui aurait dû être le véritable coeur du film tombe un peu à l’eau…
Pour le reste, trop de règles tuent la règle surtout pour les films de genre qui ont besoin qu’on leur fasse un peu violence. Le film en devient parfois un peu trop grossier dans son traitement visuel, notamment au niveau photographique. Les dominantes manquent de finesse et la caméra est parfois un peu paresseuse et joue la facilité.
En bref, un bon film sans surprise qui aurait pu se hisser aux mêmes sommets qu’un Labyrinthe de Pan mais qui a fait le choix de la paresse et de l’effet parfois facile. Dommage, car le sujet et son début de traitement étaient ambitieux. Andrés nous en montrera-t-il un peu plus ? (musique à suspense). Si tu l’as vu, lecteur fidèle, je serais sincèrement curieux d’avoir ton point de vue sur le sujet. Rendez-vous dans les commentaires ou sur facebook pour en discuter.
VALGUR
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1 like = une cervelle fraîche pour un petit zombie
Je suis entièrement d’accord avec cette critique… L’image est « facile » et ne fait même plus peur, on s’attendait à un peu plus de subtilité pour une prod signée Guillermo Del Toro.
Quleques moments m’ont fait sursauté mais l’ambiance n’est pas assez oppressante à mon goût ( c’est ce qu’on attend d’un film du genre non?) et comme tu l’analyses si bien, la relation entre le personnage joué par Jessica Chastain et les deux petites filles) n’est pas approfondie…
Résultat: frustrant, comme tu dis!
C’est ça, le film ne va pas assez loin. Il s’arrête en tout point trop tôt. Il survole les règles du genre en espérant faire flipper. Avec un peu de chance le prochain film du réalisateur sera le bon. Mais c’est vrai que ça fait chier quand on sait que del Toro était quand même un peu aux commandes en tant que producteur.